PUG : un questionnaire encore remis en question !

Après une saison 2018 pleine de rebondissements pour le Plan urgence gaz (PUG), vous pensiez que tout était rentré dans l’ordre ? Que nenni ! Ce plan mis en place pour assurer la sécurité d’approvisionnement et son traditionnel formulaire sont encore en suspens pour cette année. Décryptage.

Sommaire

C’est quoi le Plan urgence gaz ?

Mis au point en 2013, le PUG a pour vocation d’assurer la continuité de la fourniture des clients protégés en cas d'insuffisance de gaz naturel sur le territoire français. Son objectif est d’assurer la sécurité d’approvisionnement dans des situations exceptionnelles, comme une période de grand froid ou une panne conséquente sur les réseaux et/ou installations.

Il se déploie en 3 niveaux d'alerte :

  • l’incitation à la modération de la consommation (communication et conseils dans les médias) ;
  • la restriction de la durée de chauffage dans les établissements publics ;
  • le délestage des clients industriels.

Que s’est-il passé en 2018 pour le PUG ?

En décembre 2017, GRDF a annoncé que le dispositif PUG ne serait pas reporté pour 2018 du fait des nombreuses discussions en cours autour du stockage. La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et la Commission de régulation de l’énergie (CRE) étaient en négociations pour fixer de nouvelles modalités de financement du stockage et d’exonérations éventuelles. Finalement, en mars 2018, le PUG a été relancé et les sites qui avaient l’habitude de recevoir de la part de GRDF le questionnaire déclaratif ont à nouveau eu à le remplir pour la période 2018-2019.

⚠️ Comment est assurée la sécurité d’approvisionnement en France ? ⚠️

Qui est concerné par le délestage ?

Le délestage est une interruption – rarissime – de l’approvisionnement en gaz naturel de certains consommateurs sur des périodes où la demande est très forte ou ne peut être techniquement assurée.

Les sites industriels concernés sont ceux combinant :

  • une consommation annuelle de référence (CAR) 2017 supérieure à 5 GWh et un code NAF21 rattaché aux sections B ou C de la nomenclature des activités françaises ;
  • la capacité, en hiver, de réduire les consommations de gaz naturel à moins de 10 % de leur consommation journalière moyenne sans risque pour l'environnement ou leurs outils de travail.

Chaque année, la liste des sites industriels concernés par ce niveau d’alerte est établie après déclaration des risques liés à l’interruption intempestive d’alimentation en gaz naturel pour chaque site.

Hiver 2019-20 : que va-t-il se passer ?

GRDF a déclaré en septembre « ne pas encore avoir la certitude de lancer le questionnaire PUG » et précise que « néanmoins, si le questionnaire est lancé, il le sera entre mars et avril 2019 ». Une inconnue donc, pour tous les sites qui ont l’habitude de déclarer annuellement leur délestabilité.

Après une année 2018 non sans surprises, 2019 ne semble pas déroger à la règle avec un Plan urgence gaz en mutation. Pourtant, le questionnaire est un bon moyen d’identifier si votre site est délestable – c’est à dire  si vous pouvez réduire d’au moins 90 % votre consommation journalière de gaz naturel sans entraîner de dommages environnementaux supplémentaires et sans faire prendre de risques à votre outil industriel. En contrepartie, ce statut vous apporte un avantage financier, car si vous êtes raccordé au réseau de distribution, une dispense d’obligation de stockage industriel vous est octroyée. Alors, questionnaire or not questionnaire ? Le maGAZine surveille cela de près et vous tiendra bien sûr informé !