Que peut-on attendre de la COP 23 ?

Après une COP 21 française source de nouvelles solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et une COP 22 marocaine plus en retrait mais soucieuse de confirmer les orientations de l’édition précédente, voilà que s’annonce la COP 23. Du 6 au 17 novembre 2017, à Bonn, en Allemagne, les États signataires de la Convention sur la biodiversité se réuniront autour d’un objectif commun : lutter contre la hausse des températures. Que peut-on en attendre ? Qu’est-ce qui a changé depuis l’accord de Paris ? Le maGAZine fait le point !

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La COP 21, une édition de référence

« Différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. » C’est ainsi que Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères et du Développement international, qualifiait l’Accord de Paris qui concluait la COP 21, en décembre 2016. Le texte comportait en effet plusieurs engagements forts de la part des signataires, le principal étant de maintenir le réchauffement climatique en-deçà de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, voire de ne pas dépasser 1,5 °C, pour réduire « les risques et impacts du changement climatique ».

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À raison d’un minimum de 100 milliards de dollars par an, les pays du Nord s’étaient engagés à solder la dette climatique envers les pays du Sud – ces derniers doivent d’ores et déjà faire face aux conséquences du dérèglement climatique : sécheresses, tempêtes et cyclones, montées des eaux soudaines, etc. L’objectif étant d’atteindre le fameux « zéro émission de gaz à effets de serre » dans la seconde moitié du siècle.

Certes, aucun mécanisme coercitif n’était prévu, notamment pour ne pas retomber dans les travers du protocole de Kyoto. Il n’empêche que, de l’avis de beaucoup d’hommes et femmes politiques, de scientifiques et d’observateurs, la COP 21 avait constitué une véritable réussite.

Qu’est-ce qui a changé depuis la COP 21 ?

La COP 21 faisait face à un enjeu majeur pour sa propre crédibilité : au moins 55 pays devaient ratifier l’Accord de Paris à partir du mois d’avril 2016. Cela a vite été le cas : en septembre de la même année, la Chine et les États-Unis le signaient, suivis par l’Union européenne et l’Inde. Au total, 145 pays ont ratifié le texte, représentant plus de 83 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L’Accord de Paris a ainsi amorcé une vague de bonnes volontés. Dès décembre, la Chine annonçait vouloir fermer 1 000 mines de charbon et ne plus en ouvrir pour les trois prochaines années. Le Vietnam indiquait, pour sa part, ne plus autoriser de nouvelles constructions de mines. En Pologne, Cracovie s’avançait sur une interdiction de l’usage de charbon pour les particuliers d’ici 2019. L’Allemagne démarrait dès 2016 son plan pour le développement des énergies renouvelables. L’Australie débloquait une aide pour l’éolien, tandis que la Suède estimait parvenir à atteindre la neutralité en émission de C02 – c’est-à-dire émettre une quantité de CO2 intégralement compensée par le développement des énergies renouvelables – dès 2045. Le tout dans un contexte favorable, puisque les émissions mondiales de CO2 se sont stabilisées entre 2014 et 2016.

Cette bonne dynamique a cependant connu un véritable coup d’arrêt début juin 2017, avec l’annonce du retrait des États-Unis de l’accord de Paris. Une décision saluée par les climatosceptiques, nombreux dans l’administration du président Donald Trump, et vivement dénoncée par la plupart des dirigeants mondiaux.

COP 23 : quel est le programme ?

La communauté internationale a de nouveau rendez-vous pour la 23e Conférence des parties (COP) de l’Histoire. Elle se déroulera en novembre prochain à Bonn, en Allemagne, et sera placée sous la présidence fidjienne, ce petit pays du Pacifique étant directement menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux. Une urgence qui avait amené le ministre de l’Environnement fidjien à qualifier l’Accord de Paris de « dernier espoir de survie » pour le pays.

La COP 23 aura donc un objectif majeur : mettre concrètement en œuvre les engagements de l’accord de Paris. À l’issue de nombreuses conférences, réunions et tables rondes, de nouvelles mesures pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C à l’horizon 2100 sont attendues, tout comme de nouveaux engagements de la part des 196 délégations participantes. Des efforts sont en effet encore à fournir : selon de nombreux climatologues, les engagements actuels conduiraient à une hausse des températures de 3 °C d’ici la fin du siècle.

La COP 23 devra être celle de la confirmation des États signataires, malgré le retrait retentissant des États-Unis de l’Accord de Paris. Un événement qui sera suivi attentivement par le maGAZine !

 

Source image à la une : Wikimedia commons