Marché du gaz naturel : l’analyse technique d’août 2019

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Sommaire

Le marché du gaz naturel en août 2019

Pour commencer ce mois d'août, les prix spot ont enregistré un net recul en descendant sous la barre des 10 €/MWh. Sur le moyen terme, même tendance : aucune hausse n'a été enregistrée.

Plusieurs causes expliquent cette tendance, notamment la baisse de la demande en gaz et la tendance baissière du CO2, du charbon et du pétrole. En début de semaine 33, on a assisté à une légère hausse des prix spot pour constater une rechute en fin de semaine – les prix passant en dessous des 10 €/MWh suite à un niveau de stock et un approvisionnement suffisants.

Le recul des prix du CO2 a rendu plus compétitif le prix du charbon face au gaz. Sur le moyen-long terme, la tendance a également été au net recul. Malgré un léger rebond des prix spot en semaine 34, qui les a fait remonter au-dessus des 10 €/MWh en fin de semaine, la tendance à la baisse a persisté du fait d'un approvisionnement et d'un niveau de stock confortable. Enfin, en semaine 35, les prix spot sont restés relativement stables. Sur le moyen-long terme, la courbe, en adéquation avec les prix du CO2, a vu son cours augmenter.

Les prix du charbon, soutenus par une plus faible demande asiatique, ont eux résisté à la correction haussière qui a affecté les autres drivers du gaz.

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Certains drivers du prix du gaz

Le prix du pétrole

Le mois d'août a accusé de fortes variations sur le prix du Brent avec, finalement, un retour aux conditions de début de mois. On a ainsi enregistré une baisse nette d'un dollar sur le mois d'août.

En semaine 32, le baril est repassé sous la barre des 60 $ – son plus bas niveau depuis janvier – après l'annonce d'une forte hausse des réserves de brut aux États-Unis. Eh oui, les craintes d’un affaiblissement de la demande mondiale en or noir continuent de peser sur le prix du Brent.

La semaine suivante, le fort recul du cours du Brent a fait directement écho à la nouvelle hausse des stocks américains et aux craintes d'une récession. L'annonce américaine du report des droits de douane sur certains produits chinois a également provoqué un effet positif de courte durée sur l'or noir en milieu de semaine.

En semaine 34, le prix du pétrole a été pénalisé par l'intention de la Chine d'imposer de nouveaux tarifs douaniers sur des produits importés des États-Unis. Le Brent s'est ainsi établi à 59,34 $.

D’autres facteurs ont provoqué ce soudain déclin : le ralentissement de l'économie mondiale et les prévisions des analystes sur une nouvelle diminution des taux directeurs américains de la Fed.

Finalement, en semaine 35, le cours du pétrole a profité d’une hausse des marchés portés par l'espoir d'apaisement des tensions commerciales et par la décision de la Chine de ne pas surenchérir sur les droits de douane. La baisse des stocks américains a également exercé une pression à la hausse sur le cours de l'or noir.

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Le taux de change EUR / USD

La parité euro / dollar a suivi une hausse dans la première partie du mois d'août pour redescendre finalement autour de sa valeur initiale pendant toute la deuxième partie du mois.

En semaine 32, la chute de la devise chinoise a profité à l'euro qui a alors devancé la monnaie américaine. De plus, le renforcement de l'anticipation de la baisse des taux de la Fed a avantagé la monnaie européenne. En revanche, en semaine 33, l'euro a reculé dans un contexte global de récession et le dollar a profité de son statut de valeur refuge.

La semaine suivante, l'euro s’est stabilisé après le discours de la Fed sur la possibilité d'une baisse des taux d'intérêt. Pour clôturer ce mois, et dans un contexte économique peu enthousiaste, la monnaie unique européenne a reculé encore pour se rapprocher des 1,10 $.

💰 Tous les drivers du prix du gaz résumés en infographie 💰

Les températures

Le mois d'août a affiché des températures plus chaudes que la normale, à l’exception notable de la semaine 35 où le mercure est resté dans les normales saisonnières.

Ainsi, mise à part une période de fraîcheur ressentie pendant la première quinzaine de juin et quelques refroidissements ponctuels au mois d'août, les températures sont le plus souvent restées supérieures aux normales (+1,7 °C) pendant cet été 2019, le plaçant au troisième rang des étés les plus chauds, derrière 2003 (+ 3,2 °C) et 2018 (+ 2,0 °C).

« La météo est responsable d’un tiers de la baisse de la consommation de gaz »

Les émissions de CO2

En semaine 32, le CO2 a amorcé un net recul par rapport à sa tendance à la hausse de la fin du mois de juillet, pour atteindre 28 €/t après une vente aux enchères faible. En semaine 33, la tendance baissière s’est poursuivie sous l'influence des craintes liées au Brexit et d'un contexte macroéconomique défavorable. Le prix de la tonne de CO2 est ainsi passé sous la barre des 26 € en fin de semaine.

La semaine suivante, la tonne de CO2 a encore subi une perte d’un dollar à cause principalement des tensions commerciales sino-américaines, pour finir la semaine sur une légère hausse. En semaine 35, le prix du CO2 a poursuivi cette hausse pour atteindre les 27 €/t. Mais celle-ci demeure cependant très faible, impactée par des perspectives économiques baissières, par les risques liés au Brexit et par la hausse imminente de la vente aux enchères.

Pendant ce mois d'août, le prix du CO2 a ainsi enregistré une perte nette de 7 %, en passant de 29 €/t à 27 €/t.

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