B.A.-BA : quelle est la différence entre méthanisation et méthanation ?

Méthanisation et méthanation sont deux processus assez proches : ils ont en effet le même objectif, produire du méthane. Cependant, ils ne font pas intervenir les mêmes réactifs, et ne peuvent être opérés dans les mêmes conditions. Quelles sont leurs différences ? Quels en sont les avantages et inconvénients respectifs ? Le maGAZine fait le point !

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La méthanisation, pour du biogaz valorisable

Le procédé le plus « connu » des deux est la méthanisation. Il s’agit d’un processus de décomposition de matières pourrissables, en situation d’anaérobie (c’est-à-dire en l’absence d’oxygène). Ce n’est pas un procédé industriel par essence : il se produit en effet dans la nature, par exemple dans les marais, où se décomposent des matières végétales et animales.

Vidéo : Comment fonctionne une unité de méthanisation ?

La méthanisation va produire du biogaz, composé essentiellement d’un mélange de méthane (CH4) et de gaz carbonique (CO2) inerte. Elle présente plusieurs avantages non-négligeables :

  • Elle permet de traiter des déchets organiques et de les valoriser, pour un prix très compétitif.
  • Elle génère une matière énergétique supplémentaire, à partir de déchets voués à une destruction non-valorisée jusque-là.
  • Elle constitue une source d’énergie renouvelable, pouvant à terme se substituer à l’énergie fossile.
  • Elle crée un biogaz valorisable, pouvant être transformé en chaleur, en carburant pour les véhicules ou encore en électricité dans une centrale à gaz.

Quelques inconvénients existent tout de même pour la méthanisation. Tout d’abord, le biogaz est malodorant, à cause de la présence de souffre. Ensuite, c’est un gaz corrosif et toxique. Enfin, il prend beaucoup de place : il faut 1 000 m3 pour stocker l'équivalent de 700 litres de fioul !

La méthanation, un procédé industriel

À la différence de la méthanisation, qui est un procédé naturel, la méthanation est un processus industriel. Le principe ? On fait réagir du dioxyde de carbone ou du monoxyde de carbone avec de l’hydrogène. Cela permet de produire du méthane et de l’eau. Cette opération de conversion catalytique est appelée « réaction de Sabatier ».

Le méthane produit peut être transformé en chaleur, électricité ou carburant. Il peut être injecté dans le réseau, tout comme le gaz naturel fossile ou le biogaz issu de la méthanisation. Néanmoins, ce procédé est pour le moment principalement utilisé lors de la synthèse de l’ammoniac. Il permet en effet d’éliminer le monoxyde et le dioxyde de carbone en les valorisant. Autre application de la méthanation : la valorisation du « syngas » (un mélange d’hydrogène, de monoxyde de carbone et de dioxyde de carbone) obtenu notamment par gazéification du charbon.

État des lieux du gaz vert en Europe

La méthanation présente l’avantage de constituer une source supplémentaire d’énergie renouvelable. L’association négaWatt la considère même comme la troisième source de gaz renouvelable pour les prochaines décennies, derrière la gazéification et la méthanisation. Elle se heurte cependant, pour le moment, à un inconvénient : le manque de catalyseurs installés.

Méthanisation et méthanation diffèrent par les moyens, pour une même finalité. Elles pourraient constituer, dans les prochaines années, des sources essentielles de production de gaz renouvelable, en France comme en Europe. Vous envisagez de souscrire à un projet gaz vert ? Renseignez-vous !